Le stress comme source de sécurité

Quand j’en fais trop, je ressens une tension nerveuse dans mon corps. Je pourrais facilement me tromper avec cette tension nerveuse en me disant que tout va bien et que j'ai encore beaucoup d'énergie.

J'ai toujours pensé que le stress était quelque chose qui m'arrivait. Comme le Roi Canute qui voulait arrêter les marées, j'essayais périodiquement de déclarer la guerre au stress et à la marée montante du travail, en me lançant à son encontre comme s'il s'agissait d'un ennemi mortel. Il m'était inconcevable à l'époque qu'il puisse en être autrement, et qu'il soit possible de changer ma relation avec lui. Mais j'ai commencé à comprendre que le stress n’était pas moi et ne fait pas partie de ce que je suis, et donc, j'ai en fait le choix : je choisis d'être stressée ou non.

Cette révélation est en train de changer ma vie. Pas du jour au lendemain, mais progressivement. Chaque fois que je me sens stressée, je commence à me demander : pourquoi ? Si ce stress n'appartient pas naturellement à mon corps et ne fait pas partie de moi, d'où vient-il et pourquoi est-ce que je le laisse entrer? Pourquoi est-ce que je gaspille plus d'énergie à essayer de combattre quelque chose qui n'est même pas réel, et comment je me sentirais si je disais non au stress ?

Je n’en suis qu’au commencement avec cette expérience mais je me sens déjà mieux dans ma vie, mon corps et mon travail, au lieu d'en être la victime. Cela m'a permis de voir plus clairement les sources de ce que perçois comme stress : principalement les images que j'avais de moi-même pour être d'une certaine manière, et pour que tout soit fait, parfaitement et généralement dans un délai irréalisable. Le fait de retenir ce qu'il y a à dire, et/ou toute forme de doute de soi, de remettre en question ce que je viens de dire ou de faire, est également un stress pour le corps.

Cette expérience m'a également permise de mieux connaître mon corps. Quand j’en fais trop, je ressens une tension nerveuse dans mon corps. Je pourrais facilement me tromper avec cette tension nerveuse en me disant que tout va bien et que j'ai encore beaucoup d'énergie. Mais lorsque je me laisse aller à me sentir tranquille, et que je prends un bain aux sels d'Epsom par exemple, je peux sentir le profond niveau d'épuisement et l'impact de ce stress sur mon organisme.

Alors pourquoi choisir le stress ? Parce que c'est ce que je connais.

C'est un moyen d'éviter d'avoir des objectifs et des responsabilités plus importants : si je suis stressée, je ne peux pas assumer autre chose ou être autrement. Et c'est une forme de sécurité et de protection : si je me donne l'impression d'être incroyablement occupée et stressée, je me cache effectivement et je ne me fais pas remarquer. J'évite la responsabilité de montrer aux autres qu'il peut y avoir une autre façon de vivre et d'être dans le monde qui est en fait très simple. Ainsi, ils ne ressentent pas leur propre stress et leur propre anxiété, et on me laisse tranquille. C'est finalement une façon d'être assez égoïste, nous choisissons de nous accrocher à nos vieux schémas, parce qu'ils n'offrent rien de différent à l'humanité et garde chacun comme il est.

Mais quand je choisis de sortir de mon propre moule et de m'installer dans l'espace qui m'entoure sans essayer de le remplir de stress, de drame ou de complication, je sais que cela se ressent et a un effet bien au-delà de ce que mes yeux peuvent voir. Et c'est ce que je suis en train d'apprendre, à faire des changements qui me soutiennent non seulement moi, mais aussi tout le monde. Pas seulement parce que cela a un effet sur mon propre corps, mais aussi sur celui des autres, sans rechercher une quelconque récompense ou preuve. Nous faisons tous partie d'un immense réservoir d'énergie : nous choisissons constamment la qualité de ce que nous apportons et de ce que nous et tous les autres recevons en retour.